(Re) Voici Koppo !

Dix-sept ans après « Si Tu Vois Ma Go » (2004), le volcan entre de nouveau en éruption.Nourries de gaz de maturité et de cristaux de génie, ses laves brûlantes d’inspiration dévalent les flancs de la scène artistique nationale.

« Gromologie » (2017) était un prodrome, sorte d’alerte sismique d’une activité vulcanologique plus intense.Avec « Ebotan » (2021), l’éruption explosive est engagée. Koppo est de retour, donc.Et avec lui, la magie du verbe.

La féerie du « Camfranglais ». L’énergie de la dérision.Il a gardé son identité artistique, au carrefour de la profondeur et de la joie de vivre.Sa déférence pour les icônes (Marc Vivien Foé hier, Manu Dibango aujourd’hui) n’a pas pris de ride. Le récit de ses relations avec la gent féminine transpire toujours la roublardise. Entre passions, détestations et réconciliations.

Avec « Ebotan » cependant, Koppo va plus loin et exprime une maturité rare dans l’univers musical camerounais.A rebours de la mode des « singles » qui s’empilent pour aboutir à un album, il offre directement une galette de 12 titres. Choix commercial incertain ? L’avenir le dira.En attendant, l’artiste révèle une écriture mûre et variée, une technique vocale affinée et une capacité d’adaptation remarquable qui font d’Ebotan une production musicale polyphonique, à la fois plus étoffée et contrastée.Et puis, il y a les ponts.Toutes ces nacelles géographiques, générationnelles et rythmiques qui s’embrassent et s’imbriquent pour panser les plaies hideuses de notre ère déchirée.

Nacelles géographiques.Comme « Belle Beauté », cette liane musicale qui relie la fraîche forêt de Nkolenyeng, village de Koppo, aux aires ensoleillées de Guider, chez Isnebo.Nacelles générationnelles.Comme ces références aux figures tutélaires, de Georges Brassens (Sainte Margot) à Manu Dibango (Soir au village), parachevées par des collaborations acoustiquement abouties avec Henri Dikongue (C’est la vie) et Donny Elwood (Le Ngata du Ndolo).Nacelles rythmiques.

Comme « Sassaye », espièglerie textuelle sur fond d’Ambassi-Bey qui, du gout délictueux de son irrévérence musicale, embrase nos barrières ethniques.

Ou « Miséricorde », grenade à la texture Reggae méticuleusement goupillée avec le talentueux Mister Sto pour exploser nos incuries sociales. Par-dessus la cohérence thématique, la force artistique d’Ebotan tient là.Dans ce souffle d’ouverture qui en fait un kaléidoscope de sonorités élégantes, qui rapprochent puristes de la première heure et amateurs de rythmiques frénétiques.

Ici, les arpèges de guitare de Guillaume « King » Ondoua font écho au phrasé racé de Brice Essomba, sublimé par les fulgurances toujours lumineuses de Ruben Binam.

Là-bas, les rifts de Jean-Paul Lietcheu le disputent aux solos de Christian Obam, sous l’arbitrage des frères Dipita (déjà présents sur « Gromologie ») don’t les arrangements sonnent d’une émouvante justesse.Le voyage sonore s’ouvre sur une bénédiction en Slam (inédite) du sémillant journaliste Alain Belibi. Il s’étale sur 50 minutes et douze escales de 3 minutes et demie chacune.Sans gimmick.

Sans grivoiseries primaires.Et sans « dédicaces » ininterrompues, ces obsédantes et très détestables paresses contemporaines.A l’arrivée, une œuvre d’une détonante concordance entre le travail textuel et les harmonies musicales. Une construction diversifiée fondée sur une grande musicalité.Conçue pour durer. Comme une bénédiction.

EBOTAN.

H. Bile

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"Ebotan" - Koppo

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